Raymond Aupy a créé l'association départementale des Jardiniers de France, en 2005.
1er président fondateur de l'Association Départementale des Jardiniers de France, il respirait quotidiennement l'air de son jardin de Saint‐Germain‐de‐Montbron. "Mon jardin, c'est un gymnase, je fais tous les jours de la culture physique.» répétait-il à l’envi. Raymond Aupy est né avec une bêche à la main. A 8 ans, il aidait des voisines âgées à cultiver leur lopin de terre pour «5 francs». Soixante ans plus tard, il animait des ateliers de jardinage dans les écoles et les magasins spécialisés.
Il intervenait chez «ses» adhérents avec les broyeurs prêtés par Calitom pour vanter le fameux BRF (bois raméal fragmenté) ou broyat. En clair, vous broyez vos branchages issus des tailles et vous les étendez sur le sol. La formule, testée depuis 2009 en Charente, fait des miracles. Les résultats sont formidables. On n'a plus besoin de désherber, pas besoin de passer le motoculteur et on constitue une réserve d'eau, expliquait le retraité de La Poste, dans la maison qu'il avait construite à Saint‐Germain‐de‐Montbron.
Adepte du jardin naturel, il avait testé depuis longtemps les apports de broyats, de compost et d'engrais verts (phacélie, moutarde, luzerne...) qui limitent voire évitent tout produit chimique. Il fauchait ces plantes avant qu'elles ne grainent, pour enrichir le sol. En mars, il semait des fèves, de l'aillet, des oignons, des échalotes qu'il recouvrait de 5 centimètres de broyat.
En Charente, avec sa dizaine de correspondants locaux, il organisait des trocs de plantes. Il dispensait des conseils avec la complicité de son épouse, Colette. Il recommandait le savon noir contre les pucerons des rosiers et des citronniers, les purins d'ortie, de prêle et de consoude pour doper les plantations, le marc de café sur les semis. «Jardiner au naturel pour manger sain», c'était toute sa philosophie.
En 2013, Raymond décède d’un cancer. De façon unanime, le Conseil d’Administration décide de perpétuer son œuvre et élit un nouveau bureau.
En 2014, l’association des Jardiniers de France Charentais est dissoute, mais l’œuvre de Raymond continue sous un nouveau nom « Les Jardiniers Charentais » dont les statuts sont déposés en préfecture. Colette Aupy, veuve de Raymond, devient la première présidente de la nouvelle association.
L’activité broyage se développe grâce à un broyeur mis à la disposition de l’association par Calitom. Les référents broyeurs des Jardiniers charentais se déplacent au domicile des adhérents afin de leur permettre de broyer sur place les branches issues de leurs tailles et de conserver le broyat évitant ainsi des déplacements en déchèteries et bénéficiant des bienfaits du broyat pour leurs cultures. L’association acquière également un véhicule pour tracter le broyeur mais également pour transporter son stand et tout le matériel nécessaire à ses participations de plus en plus nombreuses aux manifestations organisées dans le département.
En 2016, Le premier troc de graines et plants est lancé à l’initiative de Sylvie Nève. La participation à de nombreuses manifestations se développe et la journée « greffe et taille » traditionnellement organisée en février-mars, au château de La Rochette, attire un public de plus en plus nombreux. Lors de l’assemblée générale, Colette Aupy annonce son retrait de l’association et Jean Marc Guyonnet est élu président. Cette même année, Calitom attribue une subvention de 10 000 euros à l’association pour l’acquisition d’un noueau véhicule pour tracter le broyeur.
En 2019, 4700 m3 de branches sont transformées en broyat et l’association participe à 21 jours de manifestations. Le broyeur nécessitant de plus en plus souvent des interventions pour son entretien, l’association réfléchit à la possibilité de le renouveler.
En 2020, ce sera chose faite grâce à une subvention d’équipement de 20 000 € du Comité -20% (organisme qui fusionne Grand Angoulême et Calitom). L’association investit 4 000 euros mais doit également prendre en charge l’entretien et l’assurance de ce nouveau broyeur bienvenu car la demande de broyage est en constante progression. Si la crise du Covid entraîne une forte réduction de nos activités, l’association saisit l’opportunité du lancement du premier budget participatif du Département de la Charente. Grâce à l’investissement du Conseil d’administration et de ses militants, elle est éligible et bénéficie d’une subvention de 24 000 € pour acquérir un broyeur « Bugnot » encore plus performant que le précédent.
En 2021, le 31 mai, devant les locaux de l’association mis à notre service par la mairie de Saint-Yrieix, le président, Jean Marc Guyonnet, entouré de son conseil d’administration, reçoit les clés du nouveau broyeur des mains de Jérôme Sourisseau, président du Conseil départemental en présence de Jean Jacques Fournié, maire de Saint-Yrieix. Après deux années perturbées par la crise sanitaire, Les Jardiniers Charentais disposent désormais de deux véhicules et de deux broyeurs neufs pour réaliser leurs objectifs.
En 2022, l’association est reconnue « d’intérêt général » par la Direction départementale des Finances Publiques de la Charente. Cet agrément permet à ses adhérents de bénéficier d’une déduction de leurs impôts d’un montant des 2/3 des dons qu’ils effectuent. Le président, Jean Marc Guyonnet, démissionne du Conseil d’administration et est remplacé par le vice-président Jean Paul Renaud. Lors de son assemblée générale, à Gond Pontouvre, le 11 juin, l’association présente une réorganisation des référents-broyeurs, une relance de sa participation aux animations et une diversification de ses opérations « greffe » et « taille ». Elle invite également les adhérents à s’investir au conseil d’administration et à rejoindre l’équipe des référents-broyeurs.