Broyat
ou BRF
Bois Raméal Fragmenté
En 1970, quelques chercheurs canadiens ont eu l’idée de reconstituer un humus forestier en incorporant dans les 10 premiers centimètres du sol les rameaux de feuillus broyés, issus de la taille des haies ou d’élagages, sans compostage préalable. Ces essais ont été renouvelés avec toutes sortes de cultures et sous divers climats. Les résultats de ces essais ont été très encourageants.
Le broyat est un moyen efficace de réduire, voire de supprimer les apports d’eau parce qu’il améliore nettement la capacité du sol à retenir l’eau (jusqu'à 20 fois son poids). Ce modèle s’inspire tout simplement de la forêt qui se régénère. Les feuilles et les branches tombent, se décomposent et retournent à la terre.
Le broyat posé tôt à l’automne va commencer à être digéré dans le sol, car entre le 15 septembre et le 15 avril, les vers de terre et la vie microbienne travaillent à l’incorporation des végétaux et à la restauration de la terre. C’est pourquoi, en hiver, il est conseillé de couvrir le Broyat d’une couche de paille pour :
- maintenir la chaleur du sol
- protéger la faune du sol
- accélérer le processus de décomposition.
Posé au printemps, le Broyat agira comme paillage.
A l’automne suivant, il sera décomposé et se mêlera à la terre pour l’enrichir.
Le broyat est aujourd’hui un moyen efficace à la portée des amateurs qui souhaitent améliorer le plus naturellement possible la fertilité de leur terre sans labour, ni engrais chimiques.
Attention, le broyat, pour se décomposer, a besoin d’azote. Il «pompe » donc l’azote du sol. Et cela pendant 2 à 3 mois. Si une culture est en cours, faire un apport régulier d’azote avec du purin d’orties.
Rappel de la fabrication du purin d’ortie : 1kg de feuilles d’ortie qu’on laissera macérer une à deux semaines dans 10 litres d’eau. Remuer tous les deux jours. Filtrer. Les feuilles seront mises dans le composteur. Engrais: diluer à 10 à 20% et utiliser comme un engrais liquide.
- Importante production d’humus.
- Amélioration très nette de la structure des sols.
- Rendements accrus avec des effets prolongés sur 3 ans.
- Importante réduction des besoins en eau, moins de désherbages, de maladies et de ravageurs.
Recréer un HUMUS FORESTIER, c’est exactement ce qui se reproduit en accéléré. Les bois raméaux, (extrémités des branches d’arbres de diamètre inférieur à 8 cm), concentrent 80% de tous les nutriments des arbres. La plupart de ces nutriments sont assez facilement dégradables. L’un d’eux, la lignine, matériau carboné qui assure entre autres la rigidité et la durabilité du bois, mais dans les petits rameaux, elle n’a pas encore acquis la stabilité qu’elle acquiert dans les plus grosses branches. Après broyage des rameaux, au contact du sol, cette lignine est rapidement attaquée par une famille de champignons, les basidiomycètes du sol, également appelés « pourriture blanche ». Cette déconstruction de la lignine stimule considérablement la vie du sol en provoquant toute une série de transformations et elle produit de grandes quantités d’humus. L’utilisation directe de broyat permet de faire l’économie du processus du compostage, avec une efficacité supérieure puisqu’il n’y a ni montée en température, ni perte d’éléments.
Les méthodes : pas à pas.
1ère étape : Couper les rameaux de bois d’essence feuillus après l’automne en sève descendante (entre octobre et février). Disposer tout le bois dans le même sens, le bout le plus gros du côté chargement du broyeur dans un endroit propice pour le broyage.
2ème étape : Dans les 15 jours suivant la coupe, le broyer et épandre rapidement sur le sol à cultiver une épaisseur de 3 cm, ce qui représente un volume de 3m3 pour 100m². Cette quantité correspond à un apport suffisant pour durer 5 ans. Il n’est pas nécessaire de préparer le sol ni de le désherber avant d’épandre le broyat.
3ème étape : Attendre 3 à 4 mois que le bois soit «colonisé» par les champignons.
4ème étape: Après ce délai, incorporer le bois aux 10 premiers centimètres du sol à l’aide d’un outil adapté en fonction de la taille de la parcelle (bêche, croc).
La première année seulement, la population de champignons va pomper l’azote du sol pour se développer. Ce phénomène de « faim d’azote » peut être aisément compensé par un léger apport de fumier bien composté ou, mieux, par un semis de légumineuse la 1ère année. On peut ensuite cultiver normalement mais sans irriguer, ni travailler le sol. Cette opération peut être renouvelée tous les 4 à 5 ans.
Pour les arbres, il suffit de déposer le broyat sous la couronne des arbres sur une épaisseur de 3 à 10 cm. Les arbres profiteront des champignons symbiotiques qui favorisent une bonne irrigation, une immunité renforcée et un bon état sanitaire général. Il ne faut pas incorporer les copeaux de bois au sol de peur d’abîmer les racines à fleur de terre.
Conseils pratiques :
Attention: le paillage ralentit le réchauffement du sol au printemps.
La période idéale pour réaliser un paillage d'été est fin avril, début mai,
Attendre que le sol soit bien réchauffé, désherber et recouvrir quand celui-ci est humide.
En cas de maladie, ne pas broyer les produits de taille.